jeudi 30 juin 2016

Dans nos vieilles démocraties c'est la maison de retraite qui gouverne.

Café à la main, clopes taxées à un Anglais pété de thunes... on ajoute un étudiant en Erasmus venant de la République Tchèque et un américain hystérique et encyclopédique: je suis fin prêt pour le British Exit.
Du peu que j'ai pu lire de son carnet, le Che débute par une réflexion sur le voyage. Pour lui, le voyage à ceci d'unique qu'il superpose hautes réflexions philosophiques et estomac vide, sans pour autant se contredire.
Pour l'estomac vide, vous pouvez me croire sur parole.
En ce qui concerne la réflexion je vous laisse juger par vous-mêmes, elle sera plutôt politique et portera plus précisément sur la démocratie.


Café, sneakers, 12h de trajet dans les pattes, pas de lieu où dormir, le tout assaisonné de considérations politiques en Anglais: la nuit s'annonce longue...
Voilà comment je pourrais résumer mon expérience de la démocratie: un compteur de votes qui tourne durant toute la nuit, un ballet de journalistes et de politiciens plus ou moins intéressants, un montage télévision qui gagne du temps en rediffusant les moments "phares" des débats, et un américain qui insulte tous les opposants au Brexit. 


Mais de quoi il se mêle celui-là... 

Les résultats tombent enfin, les partisans du "In" n'ont plus assez de votes restants pour pouvoir inverser la tendance.
Le Out quant à lui gagne par essoufflement. 48 à 52%. On aurait dit un match France - Suisse.
"It's a huge victory" lance l'Américain en nous serrant la main pour appuyer son propos.
"But Great Bretain will be divided" balbutie timidement l'étudiant tchèque.
"How many times do you think Cameron went to the toilets this night?" envoie un serveur caché derrière le comptoir.
Les rires fusent et la réflexion se tire par la fenêtre.


Quel fourbe.

Voilà avec quoi je dois faire pour toute démocratie: un vote légitime mais divisé et donc peu concluant.
Des statistiques qui tentent de rendre au mieux la volonté générale vue comme la somme des volontés particulières et enfin une question sans nuance: oui ou non.
C'est donc à une forme politique étrange, une démocratie sur téléviseur auquel je dois faire face.
Pourtant à ce moment là, l'histoire se fait. La formule est d'ailleurs particulièrement bien adaptée puisque la plupart des plus de 50 ans ont voté pour le "out" tendis que ceux en dessous de la trentaine défendent le "in".
 

Dans un pays de vieux, c'est la maison de retraite qui prend les décisions politiques

On fait du futur avec du croulant. 

Je voudrais finir par une sage réflexion de ma mère qui un jour me lance subtilement:  
"il faudrait faire des descentes dans les maisons de retraite au fusil mitrailleur... A leur âge, franchement, c'est plus une vie qu'ils ont".

mercredi 15 juin 2016

La fin d'une vie.


Petit mot doux : 

Un soir j'ai fait une promenade nocturne comme j'en fais parfois, à la différence qu'ici je n'avais pas de but précis. Sur le chemin je suis tombé sur la scène d'un probable accident tragique. 
Des policiers et des pompiers présents, la scène se tenait visiblement dans un appartement au premier étage d'un immeuble où était posée sur le rebord d'une fenêtre une échelle de pompier. 
Je vois une dame en pleurs, choquée et dans une détresse visiblement insoutenable. Elle prononce des mots que je n'entends pas, mais visiblement quelque chose de grave s'est passé. Je m'arrête pour voir mais des policiers me disent de circuler, je n'insiste pas... après coup je me suis dique les policiers faisaient en sorte de conserver la dignité de la famille, car en m'éloignant j'entends un "NOOON  !" poussé dans un désespoir largement audible.

Ainsi en continuant la marche, je me suis dis "Bah putain, ça vaut vraiment pas une scène des experts.".  

Avant propos : 

Je vous conseille au moins de lire les deux premiers épisodes de la série Dépression de notre allumeuse ou le refaire avant de vous impliquer dans la lecture de mes propos, vous comprendrez dans quel ambiance je suis. Ceci dit la lecture de mon texte n'en sera pas moins compliquée.


Introduction :

 


 Je savais qu'il était temps d'écrire un article de ce type, que ça allait venir, et assez rapidement. 
En fait, je pense qu'au fond de moi je savais que j'écrirais assez vite ce genre d'article, 
car après tout c'est dans ma nature.
 Je réfléchis souvent... tout le temps en fait. 


_____________

Playlist -> Of monster and men - Love love love
                  Of monster and men - Yellow light
 
Quand on se juge artiste, il est impossible de passer à côté des réflexions qui nous bouffent le crâne.
Pas seulement la vie et ce qui nous entoure, soi même aussi, beaucoup. 
Les artistes, les vrais, sont des gens torturés. 
C'est cette torture qui amène à créer. 
L'art c'est cette petite bête qui nous bouffe le crâne ce qui nous amène à appliquer des formes. 
Certains la cherchent, certains doivent la construire, certains doivent se droguer.
L'art est toujours le fruit d'une réflexion, d'une recherche, quelle qu'elle soit. 
Et si elle n'en n'est pas, c'est qu'elle n'a pas lieu d'être. 

Je vous préviens que ici, je ne parlerai pas politique comme à mon accoutumance.
Ce pourquoi je n’emploie ici pas le même ton que d'habitude. 
Comment vouloir être vulgaire quand on parle d'art et d'esprit.
Lecteur, dans cet article, il est question de l'expérience d'une vie.
Je m'ouvre à vous, et ce pour la première fois.
Bienvenue dans mon esprit.
Bordel. 

Comme je disais au départ, j'ai mis longtemps avant de me mettre à la tâche.
Le fait est, je suis là, à m'adresser à vous. 

Venons en au vif du sujet :
Je n'ai malheureusement pas le même optimisme de vie que notre allumeuse attitrée
C'est pourquoi je me suis senti concerné par ses écrits, 
Je parle ici de l'épisode Mornitude sur la dépression.
Tant et si bien que j'ai décidé d'écrire avant de voir la suite. 

Ce choix n'est pas anodin, car j'ai été touché d'une manière particulière..

Parce que j'ai ressenti une experience, la vraie, parce que j'y ai vu une vérité. 
J'y ai vu des sentiments, de l'émotion. 
J'y ai vu une expérience, quelque chose qui vient du fond du cœur.
Pas une de ces théories foireuses... non, du vrai. 

Ce texte m'a fait comprendre des choses, mais m'a surtout rappelé d'être clair envers moi même.

La vérité c'est que j'ai une petite douleur.
Cette petite douleur me fait tapoter nerveusement sur mon hideux clavier. 
Elle me force à amener les mots. 
Cette petite douleur me fait créer impulsivement avec mes affreux outils. 
Elle me force à sortir des idées.
Cette petite douleur me fait imaginer cruellement un dystopique univers.
Elle me force à créer la vie.


C'est cette petite voix qui parle en moi. 
Celle qui croit en un monde meilleur.
Celle qui souffre et qui ressent. 
..Ce n'est pas ma bête noire..
Elle m'a façonné, mais ce n'est pas elle qui me fait vivre. 
Cette petite douleur c'est cette petite voix triste. 
Celle qui me demande d'arrêter. 
 Elle est tellement petite.
Comme si je me battais contre un essaim de sauterelles pour rejoindre cette lueur.
C'est cette petite douleur qui rappelle à l'ordre. 
Qui me rappelle que je suis humain.
 Cette douleur au cœur, c'est ce sentiment animal.
C'est cette humanité qui est mise à mal. 
Cette humanité qui est trainée dans la boue et la javel
Ce n'est pas juste de la douleur.
C'est moi. 
Qui souffre de ce que j'ai fait et de ce que j'ai subi. 
De ce que je pense subir et de ce que je pense faire.
...Ne pas écouter cette douleur reviendrait à dire que je ne suis pas moi...
..Pourtant elle est là..


L'autre facette. (Photo internet retouchée)


On oublie beaucoup trop souvent aujourd'hui d'écouter cette petite... facette en nous. 
On essaye seulement de la taire.
Car on a peur de se confronter.
Alors qu'il faudrait lui tendre l'oreille.
...Je dirais que ne pas l'écouter revient à dire qu'on ne s'écoute pas soi même...
Je respecte énormément les gens qui passent leur vie à ne pas s'écouter, autant que je les déteste.
Car cela revient à dire, vivre continuellement avec ce poids sur le dos.

Un ami m'a dit récemment (selon mes mots)  : 
" Tu es une des personnes les plus fortes que je connaisse, car tu vis, tu vis sans tressaillir, tu vis 
sans vider cet énorme sac de vide pesant que tu as sur les épaules.
Pourtant tu continues à avancer, tu avances tant bien que mal en portant sur toi cet énorme fardeau, tu gardes tout ça en toi, un truc d'une lourdeur immense, tu exultes et tu arrives à sourire en supportant
constamment cette merde " 

Comme si mon être était embourbé par des pulsations grouillantes tentant de me bouffer.. 
et que je continuerai à avancer malgré qu'elles tentent d'entraver mes mouvements. 
Malgré que non seulement, j'essaye de vivre ma vie, 
mais en plus j'essaye de vivre en ayant des principes moraux. 
Car oui, j'essaye de vivre en suivant des principes, en tentant de montrer l'exemple.
J'essaye... 
(Avec un certain succès, j'en témoigne !)

....

La réalité est que cette douleur c'est certainement mon petit moi qui dit que cela doit changer.

Comme si.. comme si cette douleur tentait de me faire un électrochoc. 

Car... à quoi bon tenter d'adopter une conduite si c'est pour taire sa propre humanité ?

Ce dont je parle ici c'est cette personne que l'on pense devoir être pour pour pouvoir vivre,
pour pouvoir parler
pour pouvoir être accepté
pour pouvoir s'accepter
pour pouvoir avancer.

A force de se construire une idée de ce que l'on pense être, on s'enferme dedans. 
Alors qu'on pourrait juste suivre cet instinct

(Ce n'est pas seulement une problématique personnelle, elle est liée à notre époque.)

Je ne parle pas que d'un relâchement, mais de se comprendre réellement pour adopter un équilibre.
Un équilibre sain, un équilibre de vie. 
Celui où on se comprend soi même.

Aussi quand je m'adresse à toi lecteur, sache que ce n'est pas seulement du radotage. 
Car ces dires, c'est exactement ce que je me force à faire ces derniers temps. 
C'est pour ça que j'ai aussi mal.
 J'ai peur d'être humain. 
Peur de me laisser aller à mon instinct de vie. 
J'ai peur de bêtement penser à moi. 
C'est comme si la nature voulait reprendre ses droits.
Et que je ne savais pas comment l'assumer.
Je cherche à comprendre ma vraie nature. 
Je cherche à comprendre qui je suis.
... et je ne sais pas de quelle manière le faire ...
Comment se prouver à soi même qu'on est humain ? 
On oublie trop souvent cet exercice et c'est ce que l'on cherche à faire sur ce navire. 
Ce ne sont pas juste des fabulations, ce sont des témoignages. 
Des témoignages de la vie qui visent à rappeler que nous sommes humains et ressentons. 
 Ces témoignages ne sont pas seulement des exutoires. 
Car par définition : un témoignage est un fait que l'on rapporte, pour attester de quelque chose. 
Ils visent à vous faire comprendre quelque chose, à vous lecteurs, autant qu'a moi ou qu'à nous. 

Que nous sommes humains.
Nous aimons. 
Nous ressentons. 
Nous créons. 

Il est là, le véritable art. 

Nous sommes tous artistes, je le pense sincèrement.
Encore faut il faire l'effort d'écouter son art. 
Son soi.
Son moi.

Seulement cet exercice demande beaucoup d'efforts et est douloureux. 
Douloureux de comprendre que parfois, on s'est fourvoyé pendant longtemps
avant de comprendre qui on est.
Comprendre nos erreurs est parfois la chose la plus insupportable qui soi
t.
Car ça remet en question tout notre être. 
Il est question de comprendre ce que l'on a fait et ce qu'on a vécu. 
Dans un torrent de vie. 
Vie qui fait l'effet d'un barrage brisé sur nos petites existences. 

Le principal est de ne pas s'enfermer dedans, de regarder ça en face
Et de s'en occuper tant qu'il en est encore temps. 
Et il est toujours temps. 

Toujours.


Il faut juste oser. 



Peut être qu'à un moment venu, j'oserai. 
Pour l'instant je me contente de la fixer du regard.
 Je la regarde en face.
Et elle est horrible. 

Horriblement mutilée. 
... 

Destruction. (Carnet, style bille)

___










 



Commentaires de l'équipage 

Si je devais voir un début de suite, je verrais bien la question : En quoi ?

genre :




Peut être qu'à un moment venu, j'oserai. 
Pour l'instant je me contente de la fixer du regard.
 Je la regarde en face.
Et elle est horrible. 

Horriblement mutilée. 

En quoi ?

Peut être est-ce parce-que je me sens ainsi à cause de ça.
Ou peut être encore que c'est justement à cause de mon sentiment que ça est autant important pour moi.
En tout cas j'ai longtemps été ainsi.
c'est pas évident d'être ainsi, ça implique.... etc etc





Tu gères mec ! C'est touchant !
Juste je me permets quelques conseils :
je pense que c'est mon article qui t'a motivé à commencer le tien et j'en suis fier, juste le titre du coup, "Mornitude", j'ai passé pas mal de temps à le chercher !
Au début j'avais d'autre mots : Ternitude, Grisation, et pas mal d'autres trucs plus ou moins farfelus mais je suis restée sur mornitude.

Lassitude peut être !
Du coup je t'invite à trouver celui qui te va, non pas que Mornitude ne puisse pas te correspondre mais jtrouve que ça fait zarb de te voir "reprendre" mon titre.
En dernier, même si cet article est puissant et que je comprenne ta motivation, oublie pas que tu dois faire la suite des nuits debout ! Finis celui la avant ou fais les deux as u wish !

Putain je cite un de ses articles et ça y est elle croit que je lui suce les boules.

Ntm xD ! on verra si on garde les commentaires a la fin mais jpense pas !
En tout cas je mettrai un lien vers ton article dans les miens quand il sera posté !




jeudi 9 juin 2016

Dépression : Allocentrisme

Bonjour cher Lecteur !
Cette article fait partie de ma suite de cinq chapitres sur la dépression!

Si en effet les articles ont été écrits dans l'ordre ci-dessous, il t'est  offert la possibilité de les lire dans l'ordre que tu veux ! Donc vois celui qui t'inspire le plus, les contenus sont assez variés !
Bien sûr, idéalement pour moi il te faudrait tous les lire, mais en fonction de celui que tu lis en premier on verra si tu restes autant motivé pour les autres ! xD

Le Chapitre Théorique : Aliénation vise à expliquer ma façon de penser et est plus... 
Osé dans ma façon de parler de ce que je ne connais pas

Le Chapitre Personnel : Mornitude parle de mes ressentis, il est motivé par un sentiment que j'estime égoïste d'offrir aux autres l’occasion de comprendre ce que j'ai ressenti.

Le Chapitre Explicatif : Exagération parle de mon rapport avec ce que j'écris, je me sers de mes préoccupations personnelles pour expliquer la différence entre mes dires et mon vécu.

Le Chapitre Représentatif : Incarnation est une personnification de ma propre histoire dans un personnage fictif, en effet si je voulais un exemple clair et aussi précis que mon expérience personnelle, je n'allais pas raconter toute ma vie. Notamment car elle n'implique pas que moi.

Le Chapitre Démonstratif : Allocentrisme est celui que j'aime le moins mais est le plus honnête, après avoir autant défendu l'amélioration qu'a apporté mon travail personnel, je tenais quand même à illustrer comment je me sens malgré ce travail. Il est beaucoup moins organisé que les autres.

Je ne vais pas modifier les commentaires que j'ai écrit qui impliquent que les articles onun ordre, tout simplement car ils font aussi partie du récit, mais ne les prends pas en compte sauf si tu le souhaites.


Histoire d'une dépression

Avec du recul.


Claude Lassonde
Exactitude
Béatitude
Gratitude
Plénitude
Quiétude
et enfin
Mansuétude
Douceur d’âme qui porte à être indulgent, patient, clément.

...

Sont autant de titres que je faillis choisir pour ce cinquième paragraphe.

Autant les quatre premiers chapitres étaient motivés par une volonté de partager mes expériences et un travail qui ainsi sera peut être plus facile à refaire pour ceux qui en auraient besoin...


Autant là, je ne sais absolument pas quoi écrire.
Je dirais bien tous les mots positifs qui ont marqué ma vie ces derniers temps.
Mais ça serait... je sais pas, ostentatoire ? Prétentieux ?
Ça serait un peu comme dire : 
"Regarde je marche ! Regarde comme je vais bien, fais pareil allez ! Ne te pose plus de question "
Alors que chacun a sa façon de marcher... 

Ban d'accord, c'est plus ou moins ce que je défends.
Alors pourquoi ce mauvais pré-sentiment ?

Car quoi que je dise, même si je te connaissais par cœur, je ne pourrais pas te faire travailler sur toi même en te parlant ?

Car tant que tu n'auras pas pris la décision par toi même, on aura beau te donner la clef de tes problèmes sur un plateau tu refuseras de la prendre ?

Un truc comme ça.

...

Donc ce cinquième chapitre alors ? A quoi il sert ?
Ma foi, je n'ai pas fini mon travail sur moi-même.
Il serait même juste de dire qu'on ne peut jamais complètement finir.
Juste au bout d'un moment, la vie est suffisamment facile pour qu'on n'y pense plus.
Je crois.

...

Toujours pas d'idées... Putain c'est franchement pas inspirant la joie de vivre xD

...

Ou alors je ne la connais pas assez ?


... 

NON ! 
  
Je sais !

En fait, je me sens coupable !

Coupable d’aller bien, coupable de vous balancer mon bonheur à la gueule.
Vous savez, comme dans cette chanson de Fauve ?

Oui j'écoutais Fauve pendant longtemps.
Oui il parait que c'est des hipsters connards.
Ma foi leurs chansons sont belles.
Leurs paroles ont un sens profond.
Puis jsais pas, ils sont honnêtes.
Si c'est des connards au moins ils ne font pas semblant de l'être.
 Pourquoi j'éprouve le besoin de me justifier ?
...
Bonne question.
  J'ai envie de la poser à touceux qui jugent trop vite les gens qui aiment ce groupe.
Le pire c'est que j'en connais.
Cette chanson donc : 

"Nan jme calme pas ! Il sait pas ce que c'est lui !
Il sait pas ce que c'est que d'être mal foutu, d'être une crasse, un pantin !
D'être le terrain où le bien et le mal s'affronte... Il sait pas ce que c'est !"
En effet. Tout ça pour dire que des fois, quand on va mal et que quelqu'un vient nous dire
"Mais regarde comme la vie est belle !"
On est incapable d'être heureux pour lui.
Au contraire, on développe une haine violente et intolérante envers cette personne qui n'a jamais connu l'état dans lequel vous vous trouvez.

En fait, c'est à cause de ce genre de raisonnement qu'on peut se sentir coupable d'aller bien.
Après avoir été si souvent haineux envers les gens heureux, comment pourrais-je ne pas me sentir coupable de l'être ?

Ban après, faut relativiser.

En effet, mon expérience étant ce qu'elle est, même quelqu'un qui lirait mes précédents chapitres pourrait se sentir comme ça.

"Putain c'est tout ?! c'est ça sa dépression ? Mais quel (|~#{|@ !
Elle ne sait pas ce que c'est elle !"

...

Ah !

Je crois que j'ai trouvé un thème ☺

Chapitre Démonstratif : Allocentrisme

Au cas ou, ça veux dire empathie.
Au cas ou encore :

"L'allocentrisme est un comportement ou une forme de pensée - attitude - tendant à privilégier autrui dans ses actions.

L'empathie est une notion désignant la compréhension des sentiments et des émotions d'un autre individu, voire, dans un sens plus général, de ses états non-émotionnels, comme ses croyances."

Comme vous le savez si vous avez lu mon article sur l'inconscient collectif et le point de vue irrationnel que j'en ai, vous savez que selon moi, nous ne sommes qui nous sommes qu'au milieu des autres.
Autrement dit nous ne sommes qu'une trace que l'on laisse sur le monde.
Autrement dit, nous sommes plus les autres que nous mêmes.
Autrement dit, nous sommes autant le pire des hommes qui n'ait jamais existé que le meilleur.

On aurait tous pu être Hitler si on avait été a sa place. 

Qu'est ce que ça implique ? Ça veut dire que mon bonheur n'est en effet, qu'un mensonge.

Je ne pourrai pas être pleinement heureux tant qu'il existera des gens malheureux.
Tu ne pourras pas être pleinement heureux tant qu'il existera des gens malheureux.
Il ne pourra pas être pleinement heureux tant qu'il existera des gens malheureux.
Nous ne pourrons pas être pleinement heureux tant qu'il existera des gens malheureux.
Vous ne pourrez pas être pleinement heureux tant qu'il existera des gens malheureux.
Elles ne pourront pas être pleinement heureuses tant qu'il existera des gens malheureux.

Or comme je suis une connasse égo-centrée, manipulatrice, égoïste, calculatrice, malsaine, irrationnelle, stupide, irresponsable, malpolie, inconsciente, menteuse, mauvaise, cruelle, sadique, narcissique, perverse, potentiellement schizophrène, paranoïaque, délirante, dérangée, excentrique et autant d'autre mots que le système où les gens ont prononcé envers moi alors que PUTAIN, je ne suis qu'une humaine, je suis qui je suis parce-que ma vie m'a apporté des réflexions et des angoisses qui me faisaient agir comme j'ai pu le faire...

J'estime qu'il est de mon devoir de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour permettre à mon bonheur de se répandre partout ou c'est possible.
Merci internet.

Doù l'existence de ce blog.

D'où ma volonté d'être artiste, indépendante, nomade, libre... 
Mais surtout comprise, admirée, aimée... respectée.

Donc oui, je suis plutôt heureuse en ce moment. 
Certes, il me reste des doutes, des problèmes et pas mal d'autres sources d'angoisses.
Ma poursuite d'études, ma scolarité... 
Mon complexe d’Œdipe, mes amis... 
Ma famille, mon chez moi, mon chat, mon autre chat, ma consommation de cigarettes, de sucres, de café...
Mon absence d'équilibre alimentaire, mon incapacité à avoir la volonté de faire du sport, ma peur de paraître quelqu'un que je suis pas, ma peur de perdre ce bonheur, ma volonté irascible et incompréhensive qui fait que j'ai si souvent tendance à ignorer l'avis de mon interlocuteur tellement je suis persuadée de savoir mieux que lui ce qu'il me dit... 

J'ai aussi peur de ne pas réussir à trouver ma place... J'ai peur de gagner de l'argent et de me faire bouffer par ce système économique qui me débecte.
En même temps j'ai aussi peur que cette logique me fasse perdre pied et me pousse à vivre une vie de misère dans la dépravation et le manque de moyens.

Avec ça j'ai peur du reste du monde, peur de mon ignorance des cultures étrangères, peur d'être en train de me plaindre alors que je suis née et ai grandi en France, dans un contexte où j'ai toujours de quoi manger, de quoi dormir au chaud et de quoi vivre... 

On pourrait ajouter à cette liste la peur que j'ai quand je me surprends à trouver belle telle ou telle anorexique dans la rue alors que j'ai un compagnon qui m'offre déjà tout ce dont j'ai besoin...

Je pourrais parler de ma peur que cet article ne soit en fait qu'une manipulation inconsciente de mon esprit afin de me créer une image dans l'esprit des gens.

J'imagine que si on continue dans cette voie, je pourrais parler de ma peur d'avoir chez moi un blocage qui m’empêche de penser honnêtement.

Peut être qu'il serait pertinent de parler de cette sensation que j'ai quand je parle tout seul, sensation que c'est mal vu par la société... Peut être pas pour rien.

J'ai peur de ne pas être capable de percevoir les gens sans les juger.

J'ai peur d'être tout le temps en train de me mêler de ce qui ne me regarde pas.

Peur aussi - et celle-ci me semble arriver une fois de plus de par cet article - d'être en permanence centrée sur moi-même et concernée uniquement par mon propre sort.

Il serait aussi important que préciser que j'ai un peu en permanence peur de mon orientation sexuelle.
Non pas que je puisse en douter quand je vis mes propres expériences... 
Mais dans la logique en temps qu'humaine, je ne suis attirée à la base que par d'autres être humains et je ne devrais pas éloigner un type de rapport sexuel au profit d'un autre. 
Ça impliquerait que je sois homophobe si je ne m'avoue pas être aussi attirée par des personnes de mon sexe.

Dans un moment comme celui-là, je pourrais aussi avoir peur du regard des autres sur ma façon de voir les choses. 

Il est évident que j'ai profondément peur d'avoir eu dans ma vie des logiques fallacieuses et controversables que j'ai pourtant du défendre avec hardeur.

Toujours sur le même chemin, j'ai peur que ma perception de la réalité soit floutée par les trop nombreuses expériences que j'ai vécu au travers de livres, films, jeux-vidéos se passant dans des univers irrationnels.

J'ai aussi peur que la musique ne soit en réalité qu'un moyen de mettre en avant la voix des chanteurs dans laquelle se trouve selon-moi de façon imperceptible un résumé de toute leur personne et de leurs pensées.

Sachant que comme tout le monde, j'écoute un peu de tout, est-ce que cela voudrait dire que je m'imprègne aussi d'un peu de tout en bien comme en mauvais ?
Ou alors puis-je faire confiance à ma perception consciente, infime par de mon être, pour pouvoir faire la part des choses dans les messages que je reçois ainsi ?

Devrais-je avoir peur de n'avoir aucun contrôle sur qui je suis ?

...

Devrais-je avoir peur que ma logique me rende tolérante à des comportements qui ne devraient pas l'être ?

Putain.

Devrais-je avoir peur que cette article n'est plus rien à avoir avec son titre ?

Chapitre Facultatif : Lâcheté


Aurait-il été plus correct ?

breuf...

Je ne suis pas plus lâche que n'importe qui.
Si je suis lâche vous l’êtes aussi.

Mais du coup, où vais-je maintenant ?

Quelle conclusion, suite ou logique puis-je apporter dans un étalage irrationnel et autant divaguant que celui la ?

Ah je sais !

Ne faites pas comme moi.

Ne vous lancez pas dans des logiques que vous ne pourrez pas tenir.
Ne vous prenez pas pour plus important que vous ne l’êtes.


Parfois il faut quelqu'un en tort pour vous montrez que vous l’êtes aussi.




Voila ! c'était le Roi Rein


WOWOWOW !

C'est quoi cette fin d'article dépressive la ?
Nan mais vraiment, j'écris un truc, je me trouve à me perdre dans des méandres de ma pensées égo-centrée et ça y est je me barre, déçu et en pleine crise existentielle ?
Taiiin ! Jvous jure, je suis incapable d'avoir un état d'esprit stable deux minutes.

D'ailleurs, à quoi sert ce chapitre ? 
J'ai parlé d'amour de son prochain, de conscience morale, de mes préoccupations...
Même si il est carrément plus brouillon que les autres, ma foi il a le mérite d'être d'autant plus sincère !

...

En fait, peut être que la seule chose que j'ai à dire pour conclure, c'est que je suis loin d'avoir fini.
J'ai encore armée de choses à résoudre.
Mais là ou je me rends compte que j'ai progressé, c'est que je n'ai qu'une envie c'est de les résoudre.


Donc mon cher lecteur,
 si jamais en lisant tout ces essais sur la dépression, tu en venais à te dire que toi tu n'as pas à faire ce travail sur toi même...
Je ne vais pas te dire que tu dois le faire.

Simplement que si un jour tu changes d'avis, tu regretteras de le faire plus tard que maintenant.

Alley !
C'était le Roi Reine en direct de la Toile ! 
(oui je regarde Salut Les Geeks ! J'ai commencé quand sortait l'épisode 13)


Je crois que faire une pause ça serait pas mal nan ?
T'en penses quoi lecteur, j'ai plutôt carburé niveau article en deux mois xD

Surtout que voilà, j'aimerais bien apprendre la guitare... 
Il serait temps que je fasse ça sérieusement au lieu de déblatérer dans le vide !
Sans compter tous ces projets de BD et dessins qui ne verront jamais le jour si je continue comme ça xD

Tfaçon, même si je ne suis pas là, tu peux toujours relire un peu mon blog !
Si tu n'a pas tout lu, c'est comme si je postais de nouveau trucs !

(tfaçon jdis ça que je fasse de la musique ou des dessins je viendrais les poster ici)

Et avant de partir !
Je t'en prie, ne me juge pas trop.
Pas trop !


mercredi 8 juin 2016

Dépression : Incarnation

Bonjour cher Lecteur !
Cette article fait parti de ma suite de cinq chapitre sur la dépression!

Si en effet les articles on été écrit dans l'ordre ci-dessous, il t'es offert la possibilité de les lires dans l'ordre que tu veux ! Donc vois celui qui t'inspire le plus, les contenus sont assez varié !
Bien sur idéalement pour moi il te faudrait tous les lires, mais en fonction de celui que tu lis en premier on verra si tu reste autant motivé pour les autres ! xD

Le Chapitre Théorique : Aliénation vise à expliquer ma façon de penser et est plus... 
Osé dans ma façon de parler de ce que je ne connais pas

Le Chapitre Personnel : Mornitude parle de mes ressentis, il est motivé par un sentiment que j'estime égoïste d'offrir au autres l’occasion de comprendre ce que j'ai ressentis.

Le Chapitre Explicatif : Exagération parle de mon rapport avec ce que j'écris, je me sers de mes préoccupations personnelles pour expliquer la différence entre mes dires et mon vécu.

Le Chapitre Représentatif : Incarnation est une personnification de ma propre histoire dans un personnage fictif, en effet si je voulais un exemple clair et aussi précis que mon expérience personnelle, je n'allais pas raconter toute ma vie. Notamment car elle n'implique pas que moi.

Le Chapitre Démonstratif : Allocentrisme est celui que j'aime le moins mais est le plus honnête, après avoir autant défendu l'amélioration qu'a apporter mon travail personnel, je tenais quand même à illustrer comment je me sens malgré ce travail. Il est beaucoup moins organisé que les autres.

Je ne vais pas modifier les commentaires que j'ai écris qui implique que les articles on un ordre, tous simplement car il font aussi parti du récit, mais ne les prends pas en compte sauf si tu le souhaite.


Histoire d'une dépression

Avec du recul. 

 

Oui, finalement j'ai posté deux chapitres en une seule journée. 
Donc oui, cet article et le précédent ont été écrits entre 9h30 et 17h30. 
Plus la pause manger. 
Ce sujet me tient à cœur ☻

Je t'inviterais à le faire car cet article est l'exemple de ce que j'essaie d'expliquer dans mes essais.
Cela dit, si tu es juste curieux, flemmard et pas concerné tu peux très bien lire celui-ci sans avoir lu les autres, mais ma foi si tu ne fais pas l'effort de lire les autres ensuite c'est... pas cool. 
Et quitte à lire les quatre autant le faire dans l'ordre, quelque chose me fait savoir que tu en tireras forcément quelque chose, ne serait-ce que pour pouvoir parler du sujet.

Non, je ne parlerai pas de tous ces jeunes stupidement arrivistes sur Boniface qui postent tout le temps des photos et des statuts vantant leur mal-être et leur dépression sans même savoir ce que c'est.
Non, je ne dirai pas qu'ils ne sont que trop fiers d'être "malheureux dans ce moonde de meeerde"
Non je ne dirai pas que c'est à cause de cette mentalité que personne ne fait aucun effort.
Je ne le dirai pas car j'étais comme ça quand j'avais 14 piges... 
J’écrivais des statuts dépressifs à défaut de partager des photos trouvées au pif.
Enfin je ne le dirai pas car tout le monde le sait déjà à moins d'être volontairement aveugle.

Donc voilà, aujourd'hui, je vous présente Marielle, première fantôme de l'équipage.
Marielle c'est mon ami imaginaire. 
Ou juste un personnage que j'avais inventé au pif et que j'ai repris pour l’occasion car je ne souhaitais pas parler en mon propre nom.
Marielle a une histoire très compliquée.
Seulement voilà, en humaine concernée elle a pris le temps de travailler sur son passé pour pouvoir y voir clair sur qui elle est.
Je lui ai demandé de raconter son expérience avec le plus de détails importants possibles.
Comme elle a travaillé sur elle-même trèèèès intensément, elle est en effet très précise dans son récit et raconte le plus possible le pourquoi du comment.
Maintenant - comme elle va te le raconter - elle a passé la majorité de sa vie sans rien y comprendre.
Donc lecteur, mets toi à sa place un petit peu... 
Imagine comment elle s'est sentie avant de savoir tout ça... 
Comment elle a du se sentir en apprenant tout ça... 
et surtout comment elle devait être soulagée, sereine et épanouie après avoir travaillé tout ça ! 


Chapitre Représentatif : Incarnation



Bonjour.
Je m'appelle Marielle Parangon et je suis née le 17 avril 1996.
Avant de commencer, je vais mettre ici un lien vers un morceau qui me correspond et qui s'associe bien avec le récit. Il me semble que c'est la mode sur ce bateau !
Ce n'est pas un morceau très original, ni très puissant ni rien.
Mais il a le mérite d'offrir une très belle immersion.

https://www.youtube.com/watch?v=u5yyFrfR37I

    Ma mère, femme fragile, sensible et blessée a vécu une vie de martyre dans une banlieue mal famée.
Née dans des conditions difficiles, elle a toujours défendu Liberté et ouverture d’esprit au milieu de gens pour qui ces notions n'étaient pas assez concrètes.
    Cette vie lui a coûté beaucoup de doutes et un manque d'Amour propre dévastateur.
C'est pourquoi elle a toujours été heureuse en compagnie de mon père qui savait lui donner confiance en elle et qui était toujours là pour l'aider à défendre sa vision des choses.
    Seulement, comme je l'ai appris par la suite, ils avaient - malgré leur Amour - un désaccord profond qui était sujet à violente controverse : Mon existence.

     Ma mère, Céline Parangon - anciennement Céline Pédigrée - se sentait inefficace, désordonnée et maladroite dans sa façon d'affronter l'avenir. Ceci était résultat de sa jeunesse qu'elle passa à défendre sans succès les valeurs qui lui étaient chères. Elle estimait qu'il lui fallait une raison de se battre supplémentaire, une cause à défendre en plus qui la forcerait à mettre de l'ordre dans sa vie.

En un mot : une priorité.

 C'est ainsi que lui vint la volonté d'avoir un enfant, prise de responsabilité et occasion de prendre sa vie en main par excellence.
     Seulement mon père, David Parangon, qui réalisait son rêve d'enfant dans sa fonction d'artiste cordonnier ne partageait pas cette façon de voir les choses.
     Pour lui, ma mère avait un don. Une façon de voir la vie et de la défendre corps et âme qui méritait toute son attention.
     Pour lui tout le temps que ma mère passerait à élever l'enfant serait du temps qu'elle ne n’accorderait pas à sa passion première : Aider les autres, rendre le monde meilleur.

J'aurais aimé qu'il se rende compte que si ma mère avait été là pour me transmettre ses valeurs, en plus de la façon très terre-à-terre d'affronter la vie qu'il avait, j'aurais probablement été le plus grand succès de mes deux parents.

    Seulement il s'avère que mon père tenait son rêve de son père avant lui, qui n'avait pas pu le réaliser justement à cause de l'arrivée de son enfant. Donc de mon père. Culpabilité d'être né.

    Si mon père avait pris le temps de travailler sur lui-même afin de se rendre compte que ce qui était arrivé à son paternel n'était lié qu'à leur situation financière précaire; ainsi qu'à la dépression de ma grand-mère - lié à un déni de grossesse suivi d'une fausse couche à la suite d'un viol qu'elle n'avait jamais rationalisé - peut être qu'il aurait été plus apte à comprendre la volonté de ma mère d'avoir elle-même un enfant.

   Seulement les choses furent ce qu'elles sont et si mon père tomba dans le piège de ma mère en la mettant enceinte, il ne fit aucun effort pour changer son propre point de vue durant ces neuf mois. Neuf mois durant lesquels mes deux parents passaient leur temps à se disputer. Ou plutôt, mon père continuait de blâmer ma mère pour son choix même bien après que la date limite d'avortement fut passée.

    Dans ce contexte, ma mère développa une profonde dépression et un dégoût de la vie qui s’accompagnèrent d'une baisse de tension. Atteinte à sa santé que mon père attribuait à l'enfant en son sein. Pour ma mère, c'est toutes ses valeurs qui s'effondraient en même temps que l'amour que lui portait son mari. La liberté et la justice qu'elle passa sa vie a défendre devinrent pour elle des blagues ironiques et cyniques qui lui offraient quanti de raisonnements suicidaires, déviants et pour la première fois de sa vie une volonté sadique, cruelle et haineuse.

    Comme vous devez sûrement le savoir, la personnalité de l'enfant et la conscience qu'il prendra de lui même, donc son rapport avec le monde sera en premier lieu défini par ceux de la mère pendant la grossesse. Ainsi, quand ma mère - dans tout son mal-être - venait à se dire au milieu de ses tourments qu'en effet comme mon père lui disait que j'étais un fardeau, le malheur profond qu'elle ressentait et son dégoût de la vie devenaient mes premières perceptions inconscientes de l'existence.

     Je suis née dépressive, suicidaire, haineuse de la vie sous toutes ses formes.

  Et ce qui devait arriver arriva.

     Au moment de ma naissance, ma mère, découragée par la vie et entourée de la conscience des ruines de toutes les valeurs qui l'avaient maintenue éveillée dans ses moments de détresse se laissa aller à abandonner ce monde repoussant, dévastateur, injuste, intolérant et impitoyable.

En deux mots : elle mourut d'un arrêt cardio-vasculaire avant même de pouvoir me regarder.

En un mot : je suis née en sortant d'un cadavre. 

Peut être qu'au fond, c'était comme un reproche que je lui faisais d'avoir cru aux propos de mon père. 

J'imagine que j'ai eu très froid quand je suis née. Froid de l'air qui m'irritait la peau, froid des mains qui me tenaient sans l'avoir désiré....

Maintenant je trouve ça extrêmement drôle de me dire que je suis en quelque sorte une victime du syndrome de la mère morte xD

Le complexe de la mère morte :
"André Green désigne une expérience que peut traverser l’enfant lorsque sa mère, après avoir été un objet chaleureux, excitant, vivant, source de vitalité et de gaieté pour lui, devient subitement froide, éteinte, atone, comme morte. 
Présente et vivante, dévorée par une dépression sévère (liée à un deuil réel ou à une déception amoureuse), cette mère est subitement trop triste pour s’intéresser de façon vivante à son enfant. Même si elle est là et proche dans l’espace – de sorte qu’elle ne disparaît pas forcément du champ de perception – elle n’est pas là ; telle une poupée de cire absorbée en elle-même dans un sinistre ailleurs : elle a perdu le goût de vivre. De cette présence se dégage une atmosphère une odeur ? de dépression « à contre vie ». Il ne s’agit donc pas des effets de l’absence de la mère, mais des qualités particulières de sa présence : une présence morte.

Le désastre s'incarne dans l'enfant comme un noyau froid, qui sera ultérieurement dépassé mais qui laisse une marque indélébile, immuable sur les investissements érotiques donc amoureux des sujets en question.
"

     Si quand j'étais petite je n'avais aucunement conscience de tous les éléments que j'ai cité plus haut, il était manifeste pour tout le monde que mon père me tenait pour responsable de la mort de ma mère.

     Pour lui - qui refusait de voir la réalité en face et qui s’enfonçait toujours plus loin dans son raisonnement fallacieux hérité de son père blâmant l'idée de ma mère de vouloir un enfant - tout aurait pu très bien se passer si ma mère n'avait pas voulu de moi.

     Alors que tout aurait en effet pu très bien se passer si cet homme avait simplement cherché à comprendre d’où venait son aliénation au lieu de la prendre comme logique inaliénable.

     C'est ainsi que dès ma naissance, l'enfant que j'étais évolua avec une profonde antipathie pour cette figure paternelle. Lui même estimait que j'étais l'enfant du Diable, et encore une fois cela l’empêchait de chercher à comprendre pourquoi j'étais autant... Perturbée.

     Et c'est un euphémisme.

    Je me refusais à accorder une relation humaine avec mon entourage et à éprouver de l'amour pour les gens en général. J'étais une enfant hyperactive mais secrète, exigeante mais ingrate, intelligente mais orgueilleuse. Si je pouvais être sympathique avec tout le monde, je n'accordais aucune affection ni aucune preuve de confiance véritable. Cela dit, comme j'étais étrange aux yeux des autres je n'avais généralement pas à feinter des sentiments : Les gens me repoussaient d'eux mêmes.

    Bien sur, toutes ces démonstrations de violence et de haine des autres enfants n'étaient pour moi que la preuve que mon père avait raison, c'est pourquoi quand il me demandait - dans un souci de se sentir dans le droit chemin - comment s'était passée ma journée, je lui répondais le plus sobrement possible que tout allait bien.

    Bien sûr il ne fallut pas longtemps avant que cette fausse discussion devienne exaspérante pour moi, ce qui me donnait un ton souvent bien plus mordant que ce que je souhaitais à mes réponses creuses. Ainsi lui aussi prenait mes réponses brusques comme des reproches personnels que je lui faisais en tant qu'enfant du malin.  
   Comme si c'était de ma faute.

     La situation évolua bon gré mal gré comme ça pendant toute mon enfance et mon adolescence. La relation avec mon père devenait une blague méprisable qui m'apportait un rictus macabre dès que j'y pensais ou en parlant.

  Bien sûr je ne fut pas une zombie insensible durant toutes ces années, j'appris malgré moi a fréquenter des gens et a me faire des amis ; toujours très ouvert d'esprit, il fallait bien ça pour m'apprécier.

    Peu de gens sont capables de sentir l'amour que vous leur portez quand il est refoulé au fond de votre personne. J'avais ainsi un genre de "détecteur de personne sensible" qui faisait que les rares relations amicales sérieuses que j'ai entamé pendant cette période ne se passait qu'avec des personnes hors du commun dans leurs qualités d'humain.

     C'est durant mon adulescence qu'il devint évident que je ne pouvais pas continuer ainsi. En plus d'une anorexie flagrante due à la culpabilité que m'amenait le regard de mon père sur moi et de fréquentes baisses de tension allant parfois jusqu’à des pertes de conscience et des crises d'angoisse (Surement aussi amenées par une volonté inconsciente de retrouver les angoisses de ma propre mère pendant sa grossesse) j'étais une éternelle dépressive souriante qui passait ses soirées à mettre en scène sa propre mort.

   Je raconterais bien mes expériences ratées de suicide mais... bref.

     Souvent je parlais à mes amis de mes ressentis et de ce que je croyais en être les causes - souvent des histoires sans intérêt liées à ma scolarité ou mon absence de relation amoureuse et sexuelle - mais cela ne faisait que me conforter dans ma vision dépressive et les amenait à me voir comme une jeune adolescente se plaignant de son sort au lieu d'agir. Je fréquentais des gens "sains" mais était considérée comme une espèce de suicidaire, et j'étais souvent prise comme une amie des groupes d'émo qui passaient leurs récréations à parler de leurs histoires sexuelles sans aucune profondeur et à s'échanger des photos de leurs scarifications.

    Je crois que c'est particulièrement ça qui m'a poussée à travailler sur moi même. Je sentais qu'au fond si j'allais mal ce n'était pas simplement pour les petites broutilles dont j'avais conscience. J'étais principalement motivée car je voulais leur prouver que je n'étais pas qu'une garce capricieuse.

    C'est ainsi que je pris par moi-même la décision d'aller voir un psychologue. Je ne me faisais pas d'illusion : mon père ne pourrait jamais approuver une telle dépense pour sa fille maudite.
étant âgée de moins de 18 ans je pus me présenter à la maison de Solène, qui offre des services de ce genre gratuitement et sans l'accord des parents pour les jeunes dans le besoin.

  La bas, les docteurs ont été très compréhensifs et avenants, pour la première fois de ma vie j'ai eu vraiment l'impression qu'on voyait en moi la fille blessée que j'étais et non pas une jeune adolescente perturbée sans raison. La bas, j'appris qu'il était possible non seulement de comprendre d’où venait mon mal être, mais de le retravailler afin de mettre en avant ma propre personnalité et ma propre façon de voir les choses grâce à mes propres expériences.

   Bien sûr cela prit du temps. Au début je fus particulièrement réticente face à mon médecin, tout ce qu'il me disait me semblait être enfoncer des portes ouvertes que j'avais déjà tournées et retournées par moi même. J'avais l'impression d'être prise pour plus bête que je ne l'étais et ça ne me faisait pas plaisir. Du tout. Seulement je n'étais pas bête au point d'abandonner - même si je l'ai cru - et j'ai fait l’effort de continuer. Je me suis vite rendu compte que la bas, deux facettes de moi s'opposaient.

   D'abord celle que j'étais quand je parlais. J'étais comme avec les autres, toujours dans la retenue et la méfiance. Au début, je passais plus de temps à défendre comment je me voyais que de vraiment raconter mon mal-être.
   De l'autre coté, il y avait mes pensées. Ce que je ne voulais pas admettre, c'était que les quelques paroles que le médecin disait pour m'encourager à plus parler de tel ou tel sujet me faisait toujours penser à ceux auxquels, justement, je souhaitais éviter de penser.

   Les débuts furent donc... très désagréables. Il me fallait retracer, ré-écrire et réviser toute la perception que j'avais de mon fonctionnement. Je croyais me connaitre, je croyais faire partie des gens qui réfléchissaient et savaient ce qu'ils faisaient... je dû me rendre compte que j'étais très loin de ça. 
    En effet, je réfléchissais beaucoup sur ma personne, mais cela n'impliquait en rien que je progressais. Au contraire, je me suis rendue compte que toute la logique que je m'étais implanté depuis des années allait justement dans le sens de mon mal-être. 
  
  J'appris ainsi que si j'étais aussi peu loquace avec les autres, ce n'est pas car c'était mon comportement mais parce-que j'étais habitué à une méfiance affective vis à vis de mon propre rapport avec mes parents.

    J'appris aussi en soutirant des bribes d'informations à mon père que je n'avais pas à me sentir coupable pour la mort de ma mère, de toute façon je n'avais même pas conscience de moi même a cette époque de ma vie..

   Je me suis aussi rendue compte que depuis des années je nourrissais une rancœur contre mon père qui était en réalité le seul coupable de mon état et de celui de ma mère. 
Bien sûr je n'allais pas le blâmer. 
De toute façon il était bien trop tard pour qu'il comprenne l'étendue de son erreur, et de toute façon son état psychologique irrationnel lui coûtait déjà cher d'un point de vue physique.

Si on travaille sur soi trop tard, on est condamné à répéter ses propres erreurs et celles de ses parents.

    Et ainsi de suite... je travaillais pendant plus d'un an sur moi même, sur mon histoire et sur celle de ma famille.

    Ce n'était pas toujours facile, loin de là. Bien souvent je sortais des séances avec une envie de pleurer insatiable et pourtant irréalisable car mes larmes semblaient bloquées sous mes paupières. Plusieurs fois j'eus des pics de colère chez moi dans les journées qui suivait les séances, d'autre fois encore je me sentait plus triste et dépressive que jamais.

  Mais il me suffisait de retrouver mon médecin la séance suivante, de l'entendre me dire que j'étais très courageuse de faire ce que je faisais, de l'entendre me dire que même si c'était dur je m'en tirais a merveille pour me sentir tout de suite mieux. Tout le monde ne fait pas ce travail sur soi, et étant donné mon histoire, celui que je faisais était particulièrement préoccupant. Bien sur, je n'ai pas le droit ni la volonté de m'en plaindre, si dans les milieux que je fréquente, peu de gens avait les mêmes difficultés que moi, beaucoup d'autres dans d'autres environnements sont bien plus mal que je ne l'étais.

   Ainsi, j'appris à ne plus faire la différence entre mes paroles et mes pensées, quand j'étais là bas je disais ce que je pensais sans me retenir pour telle ou telle raison. Ici tout était permis.

   Je racontais mes fantasmes suicidaires, mes pulsions de violence imaginaire, les pensées négatives que je pouvais entretenir à longueur de temps. Je m'attendais à passer pour une folle, à être enfermée dans une pièce blanche avec un lit et des toilettes stériles pour entretenir de telles pensées la où elles ne pourraient nuire. 

    Mais en fait non. En fait c'est humain. En fait, tout le monde passe par là à un moment où à un autre. J'appris que si je me délivrais de ces pensées, jamais elles ne deviendraient obsédantes au point de me faire passer à l'acte. 

   Entre temps, je devenais plus ouverte, plus construite... Plus affective, plus honnête avec les gens comme avec moi-même. Plus sensuelle aussi ! En effet, peu de temps après avoir passé les plus grandes étapes de réflexion sur mon complexe d’Oedipe je me suis rendue compte que j'étais une fille parfaitement normale et que mes pulsions sexuelles et fantasmes était parfaitement rationnels. Rassurée par ces pensées, je ne fus pas mal à l'aise quand je rencontrais pour la première fois celui qui allait devenir l'homme de ma vie ♥

  En plus de cela, guidée par ma nouvelle motivation je repris contact avec d'anciens amis de ma mère, qui m'expliquèrent sa vision des choses et son combat contre l'injustice. Ayant enfin une figure saine à laquelle ma raccrocher, je fis mienne sa façon de voir les choses et je repris par la suite ses idéaux - Toujours à ma façon. 

    Bien sur, tout n'était pas rose. Il y avait toujours des tensions dans mon entourage, même si moi j'allais mieux ce n'était pas le cas de tout le monde et j’assistais à des comportements provoqués par le mal-être en permanence. Drogues, manque d'amour propre, relation malsaine et autres pertes de soi.

   Mais au moins, moi j'avais la certitude que j'allais dans le bon sens, et j'étais toujours là pour leur montrer d'autre façons de faire moins négatives. Qu'ils n'écoutaient pas toujours ! xD

Aujourd'hui, je vais bien et j'ai l'occasion de mettre de l'ordre dans tout cela et de m'en servir comme exemple pour prouver que OUI ! C'est possible d’aller mieux. D'aller bien.

Si j'ai pu naître suicidaire et devenir heureuse par la suite, alors pourquoi pas vous ?

La prochaine étape sera de commencer à travailler sur mes rêves pour atteindre des ressentis encore plus profonds et en apprendre encore plus ! *Impatiente*

Gros bisous ! Et qui sait ? Peut être que je reviendrai écrire par ici ? ☺


Marielle dessinée et customisée par Le Roi Reine avant d'être passée en négatif

Voilllllaaaaa ! C'était Marielle ! :D
J'espère que ça vous a plu !
J'espère que vous appréciez un peu la démarche,
J'espère que ça vous aidera !
Je tiens quand même à dire que l'histoire de Marielle est à la fois très différente mais aussi très similaire à la mienne.
Après, je pense pouvoir dire que ma situation est plus... Complexe et implique plus de personnes que ça.
Peut être qu'un jour c'est moi qui vous ferai un résumé comme ça !
J'aimerais bien en tout cas !
En attendant vous pouvez lire cette tentative de résumer ma personnalité si ça vous intéresse !
Si vous ne l'avez pas fait, lisez les premiers articles cités en haut de page !

Courage ! Je vous aime tous ! :')

"Dans certains cas, le bébé est pris entre la "mère morte" et le père inaccessible de telle sorte que du point de vue relationnel, plus rien ne tient. Ce désinvestissement massif, incompréhensible – souvent plus ou moins bien refoulé dans la psyché de l’enfant – aura des effets pathogènes dans la construction de son narcissisme et pèsera dans ses relations futures. 
Comment confier plus tard son amour à un être susceptible de devenir subitement comme mort dans la relation ?"