lundi 22 août 2016

"Quand Nous Sifflerons."

...

"Quand on..."

Beaucoup de choses se cachent dans ces deux mots.

"A l'avenir, nous serons en train de faire ça."

C'est facile d'être ravi en entendant de bonnes nouvelles à venir, même si souvent l'idée de bonheur que l'on se fait de la scène n'est qu'une émotion floue qui ne ressemblera jamais à la réalité, quand bien même elle serait tout autant, voire même plus ravissante. Malgré tous les grands sourires que je peux aborder en entendant ces belles promesses, je sens toujours que l’étirement de mes joues n'est aussi sincère que par la peur que j'affronte en y croyant.

Avoir le souvenir d'une promesse d'avenir devenue impossible à cause d'un événement particulier laisse un arrière-goût amer de larmes qui ne veulent pas sortir dans la gorge.
Sûrement pour ça que j'écoute ce morceau de Abba - The winner takes it all

Je ne suis pas fan d'Abba.
A vrai dire, c'est le seul son du groupe que j'écoute.
Pour tout dire, je l'écoute depuis que je l'ai découvert... aussi triste.

Cette chanson n'est pas triste dites-vous ?
Déjà, si !

Ensuite...

L'image surpuissante d'un homme mentalement déficient dansant de façon si douloureusement absurde vêtu d'une tête de cheval en plastique mise à l'envers sur le crâne, à côté de son frère ivre mort qui l'accompagne dans sa joie sur ce morceau qu'il a lui-même installé dans le lecteur ; s'évoquant ainsi à lui comme à son frère la scène de l'accident de voiture qui lui emporta jadis le sens commun de la réalité en même temps que sa première âme sœur.

Les voir danser... danser comme un remerciement à leurs vies, danser comme le fou sourit à l'approche de la foudre, danser comme le ferait la plus heureuse personne du monde... danser avec l’insouciance parfaite de celui pour qui la vie n'a plus la moindre importance... Sentir l'énergie du désespoir imbiber la pièce et mes larmes inarrêtables m’inonder le visage malgré la présence du public à mes cotés...

Ne serait-ce que pour vivre la puissance d'un instant de danse autant intense, je sais que si j'avais été à sa place j'accepterais le sort qui me viendrait comme il vient, quand bien même ne serais-je pas en état d'en comprendre l'ampleur totale ; du moins pourrais-je le sentir.

Je crois qu'il est tard. Un peu trop tard pour veiller et se faire pleurer en écoutant un simple morceau... Au moins suis-je en train d'écrire, ce qui m'apporte toujours un certain sentiment d'accomplissement personnel et de productivité. Puis j'apprécie d'écrire ces phrases presque à rallonge qui entassent les sens tirant toujours plus vers le bas... Quand bien même, je mets bien trop souvent ces fourbes points de suspension... j'ai toujours trouvé ça dommage qu'il y en ai/est trois ! Pourquoi pas deux des fois ? Ou même quatre.... ? Ça donne plus de sens quand on y place un autre point après je trouve !

Bref.

Si jamais un jour vous avez entendu parler d'une pièce de théâtre contemporaine nommée "Nous sifflerons la Marseillaise", sachez que cette sublime pièce apporte une perception de la vie intense parfaitement sublimée par la mise en scène.

C'était la Lieutenant Reine te disant de profiter de ta vie !