lundi 5 septembre 2016

Petites pensées (12)

J'ai même pas ouvert mon sac pour en ranger les affaires, tellement je suis arrivée en vrac. Et puis, y'a eu un petit contretemps de transport aussi -les barques n'ont pas un horaire précis à lequel embarquer, surtout de nuit- m'enfin bref.

La raison ?

Un film ?

Plutôt une scène de film, même si le tout va bien me trotter dans la tête pendant un bon bout de temps.

Avec la Vigie, le Lieutenant et bien d'autres, nous avons visionné "The Woman". A vous de vous renseigner pour voir de quoi il parle, et de vous faire un avis pour si vous voulez tenter l'expérience ou pas. Je ne conseille pas de films en particulier, j'suis bien trop mal placé pour cela.

Rentrer en vrac à cause d'une scène de film. C'est une scène dans lequel un des personnages principaux tente de "civiliser" un autre qu'il a trouvé dans la forêt et décidé de "l'élever" dans sa cave. Avec un karsher d'eau, il tente de la nettoyer, de la laver. Sous le regard combiné de sa femme et de sa fille.
La scène est monstrueuse. Un montage accéléré, un plan alterné des réactions de chaque personnage. On regarde la souffrance, la peur, le dégoût, l'incompréhension, la pitié, la compassion, et même, de l'impassibilité, de la complète neutralité. Je ne me souviens plus trop de l'ambiance sonore, mais il me semble encore entendre résonner des hurlements.

J'ai eu envie de me joindre à ces cris, pour demander à éteindre l'écran, ou le son ou encore, passer la scène pour aller à la suivante.
La fille dans le film était du même avis, mais elle, hurlait pour de vrai.

L'eau jaillissait du karsher, puissante, implacable, karsher tenu par une main de fer. La femme se débat, s'étouffe dans l'eau qu'elle reçoit en pleine figure, tousse et crache.
La saleté qui servait presque d'armure à la femme se dissout petit à petit, révélant les blessures cachées. La peau est blanche, blafarde, comme celle d'un cadavre.

Une douche, normalement, on aime la prendre, on se débarrasse de la crasse du quotidien, pour en ressortir plus "neuf" qu'avant, c'est comme une purification.  

Finalement, la fille éteint la machine infernale, et regarde son père à la fois avec l'air effaré, et l'air d'avoir vu d'autres choses terribles faites de la main de son géniteur. La mère, elle, reste impassible, mais ses yeux sont morts, elle a vu bien pire.

"-P-p-please." 

Si ce seul mot de supplication est l'unique que l'on apprend de ce monde "civilisé", c'est que l'on n'est pas dans le bon, loin de là.


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