J'étais calmement dans le Métro, en train d'écouter Cage the Elephant accroché à la barre du wagon juste avant la queue du train de la ligne 2, station la Chapelle. J'étais entre plusieurs personnes sur leurs téléphones, je vois un jeune adulte à l'allure étrange marcher sur le quai, comme à la recherche du wagon idéal dans lequel monter. Maigre, le teint basané dû à son origine, mais pourtant pâle.
Après un dernier coup d’œil, il semble apprécier ce qu'il voit dans le wagon et monte juste en face de moi.... Vêtu d'un maillot bleu clair, numéro 3, la bouche ouverte, les dents sales... une cicatrice sur le front, une ligne grisâtre sur la lèvre supérieure... Sans compter la plaie sur le coude droit, il a décidément une dégaine étrange !
Puis vint la sonnerie du départ... Il guette un instant dehors... Quand soudainement, il saisit le téléphone du pauvre mec à ma droite et se glisse entre les portes presque closes.
Il y a un instant de silence dans le train qui repart, le mec a l'air neutre. Parfaitement neutre. Il fouille dans ses poches sans faire attention, probablement à la recherche de son téléphone pour raconter ce qu'il vient de se passer...
C'est seulement à la station suivante, Stalingrad - alors que je comptais lui passer mon téléphone pour un appel au cas où - que la jeune inconnue à ses côtés lui conseille de descendre et de se plaindre au guichet policier de la Chapelle.
C'est seulement à la station suivante, Stalingrad - alors que je comptais lui passer mon téléphone pour un appel au cas où - que la jeune inconnue à ses côtés lui conseille de descendre et de se plaindre au guichet policier de la Chapelle.
Il sort du train et juste après lui arrive un homme, l'air déterminé, annonçant qu'il est de la police. Avant que la sonnerie ne retentisse, il tire la sonnette d'alarme du train... qui en fait ne déclenche pas d'alarme mais empêche juste le départ. La jeune femme lui indique la direction que vient de prendre la victime où il fonce en courant et en appelant un de ses collègues...
Je restai un instant sans bouger, repensant au choc que j'ai ressenti à travers la barre du métro quand le voleur a empoigné le téléphone...
Puis je re-regardai à quelle station le train s'était arrêté, réalisant enfin que j'étais arrivé là où je pouvais prendre la ligne 5.
Je descendis du train, et allai dans le suivant. Tandis que Cage the Elephant - Flow passait dans mon casque.
(Musique en deux parties calme et plutôt mélancolique, pour ceux qui auront la flemme de vérifier.)
Encore sous le choc devant ce qu'il venait de se passer et ma totale impuissance (plus la puissance du morceau), je sentais les larmes perler à mes yeux... que je résorbais à moitié, j'allais pas chialer dans le métro. Et quand la musique prit enfin fin et en même temps que je me disais que j'étais beaucoup trop sensible, la chanson suivante commença.
Si la lecture aléatoire m'a souvent fait de bonnes surprises, ici je n'en ai pas eu besoin pour sentir les fils du destin se refermer sur ma playlist.
Car effectivement dans ce monde, There Is Nothing We Trust.
Car effectivement dans ce monde, There Is Nothing We Trust.
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